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Comprendre la réforme du lycée et choisir ses spécialités
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Un responsable de PGE PGO vous rappelle et répond à toutes vos questions !
Les années lycées : trois années déterminantes
Un nouveau baccalauréat et des exigences renforcées
En Janvier 2018, Pierre Mathiot, directeur de l’IEP de Lille, mandaté par Jean-Michel Blanquer, ministre de l’Education Nationale et de la Jeunesse, rend son rapport « Un nouveau baccalauréat pour construire le Lycée des possibles ». Ce rapport constitue la première pierre de la reconstruction du baccalauréat à partir de 2021.
Le nouveau baccalauréat, en intégrant une part significative de contrôle continu en plus de l’épreuve terminale et en donnant un poids renforcé à l’oral, prend un nouveau visage. L’importance accrue du dossier scolaire et la présence d’enseignements de spécialité choisis dès la Seconde font des années lycées des années déterminantes pour l’élève dans ses choix d’orientation futurs et sa réussite dans le supérieur. Le lycée n’est donc plus un « collège renforcé » mais bien une période propice à la construction de son chemin d’étudiant et d’adulte.
Il s’agit finalement de transformer les trois années de lycée en années d’apprentissage mais également en années de réflexion sur son parcours et ses futures études supérieures. Si ces choix ne sanctionneront pas une orientation de manière définitive, ils restent quand même relativement discriminants.
La différence entre les attendus du collège et ceux du lycée se fait ainsi d’autant plus sentir et peut mettre en difficulté certains élèves. On peut, sans revendiquer l’exhaustivité, évoquer les dissemblances suivantes:
- Plus d’autonomie et plus d’oral : La réforme du Baccalauréat donne davantage d’autonomie au lycéen dans ses choix de cours et d’orientation, tout en accordant une importance nouvelle à un oral qui était jusqu’à présent le parent pauvre des études secondaires.
- L’importance accrue du dossier scolaire : Les bulletins scolaires sont pris en compte (10 %) dans l’attribution de la note finale du bac, ceci afin de valoriser la régularité du travail de l’élève. En parallèle de la réforme du bac, certains concours post-bac intègrent désormais partiellement ou totalement dans leur sélection les notes obtenues au lycée, tant lors des contrôles continus que lors des épreuves anticipées de français.
- Plus de contrôle continu : Le contrôle continu, reposant sur des épreuves organisées dès la classe de Première, entre dans 40 % de la note finale.
- Les enseignements de disciplines de spécialité et leur impact sur l’orientation : Parcoursup (qui a remplacé APB) instaure le choix de spécialités dès la fin de la Seconde. Ces choix, figurant dans les dossiers scolaires, comptent -de facto- dans la sélection post-bac. Par conséquent, ils imposent aux étudiants d’anticiper la réflexion sur leur orientation en réfléchissant dès la seconde à leur projet personnel et professionnel.
En effet, bien qu’il soit obligatoire d’abandonner une spécialité à la fin de la Première et possible de suivre une option en Terminale, les choix de spécialités de fin de seconde définissent d’ores et déjà les contours des futurs vœux d’orientation. A titre d’exemple, un étudiant ayant choisi -par appétence éphémère ou par contrainte- les spécialités « SVT », « Physique-Chimie » et « Mathématiques » pourra souffrir d’un manque de cohérence dans son parcours à l’heure de candidater à Sciences Po, si jamais son choix se porte finalement vers cette voie.
Une importance nouvelle pour le baccalauréat
Ces évolutions donnent une importance nouvelle à un Baccalauréat auparavant décrié pour son unique valeur symbolique.
L’un des objectifs de la réforme du lycée, selon le Ministère de l’Education Nationale et de la Jeunesse, est de faire du Baccalauréat un véritable tremplin vers la réussite dans l’enseignement supérieur. En effet, le fossé entre les exigences du lycée et les exigences du supérieur est important. Ce fossé n’a pas complètement disparu, voici quelques exemples de ces différences auxquelles les étudiants sont confrontés lors de leur entrée dans l’enseignement supérieur :
- Le sprint mental des concours et les partiels : Les évaluations dans l’enseignement supérieur sont très souvent concentrées sur une courte période (partiels universitaires, concours de classes préparatoires …). C’est un « sprint mental, psychologique et physique » auquel le lycéen n’est pas entraîné. Il l’est d’autant moins qu’une partie des épreuves du bac se fait désormais sous forme de contrôle continu.
- L’importance de l’oral pour les langues : L’enseignement des langues au lycée attache beaucoup d’importance à l’écrit tandis que dans l’enseignement supérieur c’est plutôt l’oral qui est privilégié ; aussi bien lors de la sélection à l’entrée que dans le contenu pédagogique (cours enseignés en anglais à Sciences Po ou dans les écoles de commerce, oraux de langues en classes préparatoires…).
- La mobilisation des connaissances antérieures et leur cross-fertilization (fertilisation croisée) : La réussite dans le supérieur nécessite de comprendre le cours (et pas seulement de l’apprendre par cœur) mais aussi de savoir exploiter, utiliser les connaissances acquises sur des problématiques nouvelles, dans des contextes nouveaux. En effet, les examens prennent leur liberté par rapport aux exercices d’applications travaillés en classe pour tester, sinon la virtuosité, tout au moins la capacité du candidat à utiliser ses connaissances dans un cadre nouveau. C’est pourquoi, pour ne prendre qu’un exemple, un candidat qui a 16 de moyenne en Terminale en faisant l’effort constant de comprendre son cours réussira toujours mieux ses concours post-bac (CPGE notamment) ou des examens qu’un étudiant avec la même moyenne mais se contentant de restituer le cours (ce que permettent encore les exigences du secondaire). Là encore, c’est un gap à franchir entre le lycée et le supérieur.
Les années lycée : un concours continu ?
Les années lycée : un concours continu ?
Finalement, les années lycée s’apparentent désormais à une sorte de « concours continu » puisque tout comptera, à la fois dans la sélection vers le supérieur (Parcoursup) mais également dans certains concours (Sésame, Sciences Po, écoles d’ingénieurs) : les choix de spécialités, les notes, les appréciations, les contrôles continus, les épreuves anticipées de français…
Pour l’élève sortant du collège, cela demande d’acquérir de l’autonomie, de savoir organiser son travail personnel. Cela peut le mettre en difficulté et il est régulier de voir de (très) bons éléves de 3ème éprouver des difficultés à l’entrée au lycée.
Les différentes épreuves du baccalauréat général 2021
A partir de 2021, le baccalauréat prendra la forme de 5 épreuves, comptant pour 60% de la note finale :
- En première : les épreuves écrites et orales de français
- En terminale : l’épreuve de philosophie, les 2 épreuves de spécialités et le Grand Oral autour d’un projet
Les 40% restants seront évalués en contrôle continu sur les années de première et de terminale :
- 30% correspondent aux notes des épreuves communes continues
- 10% résulteront des notes de vos bulletins de première et de terminale
Les bulletins scolaires de première et terminale : 10 % de l’évaluation
Il s’agit de la moyenne des notes obtenues aux DST dans les enseignements suivis en première et terminale. Toutes les notes ont un coefficient égal dans le calcul de la moyenne. Sont concernés :
- Les 8 enseignements communs : français, histoire-géographie, philosophie, LV1, LV2, enseignement scientifique, enseignement moral et civique, éducation physique et sportive.
- Des 3 enseignements de spécialité en Première puis les 2 conservés en terminale
- Des enseignements optionnels au choix : 1 suivi en classe de Première puis de terminale + 1 suivi en classe de terminale.
Pour les matières du latin et du grec, les points au-dessus de 10/20 sont considérées comme des points bonus (coefficient 3) et ajoutés à la somme des points obtenus par le candidat à l’examen.
Les épreuves communes continues : 30 % de l’évaluation
En classes de première et de terminale, 6 matières sont évaluées durant des contrôles continus, avec ici aussi un coefficient égal dans le calcul de la moyenne.
A noter que la copie est corrigée par un enseignant autre que le professeur du candidat dans la matière. Par ailleurs, les sujets sont composés d’exercices et d’énoncés centralisés dans une banque nationale numérique.
L’enseignement de spécialité suivi uniquement pendant la classe de Première est évalué en une seule épreuve en fin de Première.
Les épreuves finales : 60 % de la note finale
Pour les épreuves restantes, les étudiants sont évalués sur un examen final, avec cette fois ci des coefficients différents selon les matières. Les spécialités et l’oral, qui est lié à celles-ci, représentent au total 42% des coefficients totaux.
Le calcul des résultats et l’affectation des mentions
Le baccalauréat, reste attribué, malgré la réforme, à partir de 10/20 de moyenne générale. A noter qu’il y a aucune note éliminatoire comme il peut exister dans certains concours. Le système des mentions est maintenu.
Enfin, le rattrapage continue d’exister pour les étudiants dont la moyenne initiale serait comprise entre 8 et 9,99 / 20. Les étudiants passent alors deux oraux parmi les 4 matières évaluées en contrôle final durant l’année de terminale. Si les notes obtenues aux oraux sont supérieures à celles des écrits, elles les remplacent et la moyenne est recalculée.
Cela donne donc :
- Moyenne générale < 8/20 : refusé sans rattrapage
- Moyenne entre 8 et 10/20 : 2 oraux de rattrapage
- Moyenne entre 10 et 12/20 : Admis sans mention
- Moyenne entre 12 et 14/20 : Admis avec mention Assez Bien
- Moyenne entre 14 et 16/20 : Admis avec mention Bien
- Moyenne supérieure à 16/20 : Admis avec mention Très Bien
A titre d’exemple, voici quel serait le calcul réalisé pour un élève fictif :
Matières |
Notes |
Coefficient |
Nombre de points total |
Moyenne des contrôles sur table |
13 |
10 |
130 |
Moyenne des 3 épreuves en contrôle continu |
11,5 |
30 |
345 |
Ecrit de français |
12 |
5 |
60 |
Oral de français |
13 |
5 |
65 |
Philosophie |
7 |
8 |
56 |
1ère spécialité |
16 |
16 |
256 |
2ème spécialité |
13 |
16 |
208 |
Grand Oral |
12 |
10 |
|
Option (ex : Mathématiques renforcées) |
12 |
5 (bonus : points au dessus de la moyenne) |
10 |
TOTAL |
|
100 |
1250 |
Le total est donc de 1250 points sur 2000, soit une moyenne de 12,5/20.
L’étudiant aura donc la mention Assez Bien au baccalauréat !
Bac 2021 : quels enseignements de spécialité pour quelles études ?
La réforme du lycée et le choix des spécialités
Nous sommes conscients que le choix des spécialités, par son côté irréversible, revêt ainsi un enjeu particulier. Pour vous aider dans vos choix de spécialités, nous vous donnons ci-dessous quelques indications (qui sont aussi celles des responsables de ces filières) quant aux spécialités à privilégier en fonction de vos souhaits d’orientation.
Notez bien qu’il s’agit d’indications et non d’obligations ! A titre d’exemple, les dirigeants des écoles membres de la Conférence des Grandes Ecoles et ceux des classes préparatoires ont signé une charte mettant en avant une sélection sans « hiérarchie de spécialités ni parcours imposé ».
Nous détaillons d’abord les principales filières sélectives de l’enseignement supérieure et vous proposons en fin de page un tableau récapitulatif.
Les classes préparatoires aux grandes écoles (CPGE)
Les CPGE scientifiques (PCSI, MPSI, PTSI, TSI, BCPST)
Ces filières demandent pour réussir un niveau scientifique important, et l’étudiant ne pourra pas faire l’impasse sur les spécialités associées. Pour les voies PCSI, MPSI, PTSI et TSI, les spécialités Mathématiques et Physique-Chimie sont quasi obligatoires. La troisième spécialité de terminale est plus libre et peut prendre en compte les goûts des étudiants. A noter que l’option Mathématiques expertes est là aussi vivement conseillée pour pouvoir tenir le rythme de la classe préparatoire.
La filière BCPST, légèrement différente, demande des connaissances en Sciences de la vie et de la Terre. Ainsi, cette spécialité devient vivement conseillée en première et en terminale. L’autre option conservée pourra être Mathématiques ou Physique-Chimie. A noter que selon le choix de cette deuxième spécialité conservée en terminale, il est conseillé de prendre option Mathématiques expertes (si combinaison SVT + Maths) ou Mathématiques complémentaires (si combinaison SVT + PC).
Les CPGE économiques (ECS, ECE)
Cette orientation demande tout d’abord aux étudiants d’avoir un profil complet, tout en montrant un niveau a minima correct en mathématiques. Cette dernière matière devient donc là-aussi vivement conseillée en première et en terminale.
Pour les choix restants, un choix relativement large revient à l’étudiant parmi des spécialités autour de l’histoire, de la géopolitique ou des langues. Si l’étudiant, au moment des choix de spécialités, souhaite déjà se tourner vers les classes préparatoires HEC, les spécialités Physique-Chimie et Sciences de la vie et de la Terre ne revêtent pas un intérêt particulier.
Enfin, l’option Mathématiques complémentaires est conseillée. Si l’étudiant fait le choix de ne pas retenir la spécialité Mathématiques en terminale, l’option Mathématiques complémentaires devient extrêmement conseillée.
Les CPGE littéraires (BL, AL, Chartes)
Ces filières nécessitent pour les étudiants y candidatant une culture littéraire, historique, philosophique importante ainsi qu’un bon niveau de langues.
Ainsi, si aucune spécialité ne se distingue particulièrement, le choix peut se restreindre à Humanités, littérature et philosophie, Histoire-géographie, géopolitique et sciences politiques, Littérature, langues et cultures de l’Antiquité ou Langues, littératures et cultures étrangères.
Les prépas B/L (prépa littéraire option Mathématiques) seront, exception faite, sensible à une spécialité Mathématiques ou à l’option Mathématiques complémentaires.
Quant aux options, le choix est là- aussi assez large et nous conseillons aux étudiants (sauf aux étudiants candidats en B/L sans une spécialité Mathématiques en terminale) les options Arts, Droit et grands enjeux du monde contemporain ou Langues et cultures de l’Antiquité
Pour les étudiants candidatant à la classe préparatoire à l’école des Chartes, les options Grec ou Latin sont cependant conseillées.
Les écoles d’ingénieurs Post-Bac
A l’instar des classes préparatoires scientifiques, ces filières demandent un bon niveau en mathématiques et physique-chimie.
Les concours Puissance-Alpha, Advance, Avenir et Geipi-Polytech proposent également dans leurs concours une épreuve d’anglais. La spécialité Langues, littératures et cultures étrangères peut donc être également un choix payant en option de Première, si les spécialités les plus logiques (Sciences de l’ingénieur, Numérique et science informatique, Sciences de la vie et de la Terre) n’enthousiasment pas l’étudiant.
En option, Mathématiques renforcées est là-aussi vivement conseillée.
Les écoles de commerce Post-Bac
Tout comme les classes préparatoires économiques, les étudiants présentant les concours des écoles de commerce Post-Bac (Accès, Sésame, Passerelle Bachelor, Pass…) doivent présenter un profil équilibré.
Les concours demandent d’abord un bon niveau de mathématiques et d’anglais. Ainsi, la spécialité mathématiques semble s’imposer. Pour accompagner cette dernière, l’étudiant dispose d’une liberté assez large, même si des spécialités telles que Sciences économiques et sociales, Numériques et sciences informatiques voire Langues et littératures étrangères peuvent se détacher.
Là aussi, l’option mathématiques renforcée est une bonne idée, notamment pour les étudiants qui souhaitent présenter le concours Accès, dont l’épreuve mathématiques est loin d’être évidente. Pour les étudiants visant plutôt le concours Sésame, l’option Maths complémentaire sera tout à fait envisageable également.
Les Instituts d’études politiques (IEP)
Les étudiants souhaitant intégrer un institut d’études politiques (IEP) doivent d’abord témoigner d’une curiosité pour le monde, la société et ses enjeux. Une fois dans ces institutions, les étudiants étudieront principalement l’histoire, le droit, la sociologie, les sciences politiques et l’économie. Par ailleurs, les concours des IEP de Province (concours commun) propose dans leur concours une épreuve d’histoire et une épreuve d’anglais.
Ainsi, les spécialités Histoire-géographie, géopolitique et sciences politiques, Sciences économiques et sociales ou Humanités, littérature et philosophie, Langues, littératures et cultures étrangères sont les plus intéressantes pour les étudiants.
Quant aux options, le plus pertinent paraît droit et grands enjeux dans le monde contemporain (en terminale).
La PACES
La réforme de la PACES ne modifie pas singulièrement les pré-requis pour les étudiants.
Les spécialités les plus pertinentes sont sans surprise Mathématiques, Physique-Chimie et Sciences de la vie et de la Terre. En terminale, il est indispensable de conserver la spécialité Physique-Chimie.
Dans une moindre mesure, la spécialité Humanités, littérature et philosophie peut également être une option envisageable.
Si jamais l’étudiant venait à ne pas suivre la spécialité Mathématiques en terminale, l’option Mathématiques complémentaire est fortement recommandée.
Tableau récapitulatif sur la réforme du lycée et le choix des spécialités :
Ces éléments synthétisent les déclarations des dirigeants d’écoles, responsables de filières, membres du ministère, mais aussi les informations recueillies par PGE PGO auprès de certains spécialistes (conseillers d’orientation, professeurs de classes préparatoires, directeurs d’écoles de commerce ou d’ingénieurs, jurys de concours en IEP…).
Il n’est pas à prendre « au pied de la lettre » mais permet d’insister sur les cohérences entre les spécialités et les choix d’orientation.
Filières sélectives |
Spécialités conseillées en première |
Spécialités conseillées en terminale |
Options conseillées en terminale |
|
CPGE scientifique (PCSI, MPSI, PTSI, TSI) |
|
|
Mathématiques expertes |
|
CPGE scientifique (BCPST) |
|
|
Mathématiques complémentaires (si choix de la Physique-Chimie en terminale) ou expertes (si choix des mathématiques) |
|
CPGE économique |
+ 2 autres spécialités parmi :
|
|
|
|
CPGE littéraire |
|
ou
ou
|
||
Ecole d’ingénieurs post-bac |
|
|
Mathématiques expertes (en terminale) |
|
Ecole de commerce post-bac |
+ 2 autres spécialités parmi :
|
2 parmi :
|
|
|
IEP |
3 puis 2 spécialités parmi
|
Droit et grands enjeux du monde contemporain |
||
PACES |
|
|
|
Focus sur l’épreuve du Grand Oral (source : site officiel de l’Education Nationale)
L’épreuve se déroule en trois temps : un premier temps où vous êtes debout devant le jury (sauf cas particulier), et les 2 autres temps d’échange assis ou debout selon votre choix.
Temps 1 : vous présentez une question (5 minutes)
Vous avez préparé en avance 2 questions avec vos professeurs portant sur vos spécialités.
Pour la voie générale, elles peuvent ne concerner qu’une seule de vos spécialités, ou les deux en même temps. Par exemple, si vos 2 spécialités sont histoire-géographie et SVT, la question peut porter sur l’histoire de la médecine. Pour la voie technologique, ces questions s’appuient sur une des spécialités de votre série.
Au début de l’épreuve, vous présentez donc ces 2 questions au jury, qui en choisit une.
Vous avez ensuite 20 minutes de préparation pour mettre en ordre vos idées et créer un support (une carte, un graphique, un schéma, etc.) à donner au jury. Ce support n’est pas évalué. Votre exposé se fait sans note.
Une fois que l’épreuve orale commence, vous devez expliquer pourquoi vous avez choisi de préparer cette question et répondre aux questions du jury. Le jury évalue votre argumentation et vos qualités oratoires.
Temps 2 : vous échangez avec le jury (10 minutes)
Par la suite, le jury vous demande d’approfondir votre pensée. Ce temps d’échange permet surtout de mettre en valeur vos connaissances liées au programme des spécialités suivies en première et terminale, et vos capacités argumentatives.
Temps 3 : vous échangez avec le jury sur votre projet d’orientation (5 minutes)
Vous expliquez en quoi la question traitée est utile pour votre projet de poursuite d’études, et même pour votre projet professionnel.
Vous présentez les différentes étapes qui vous ont permis d’avancer dans votre projet (rencontres, engagements, stages, mobilité internationale, intérêt pour les enseignements communs, choix des spécialités, etc.). Le jury prête attention ici à votre manière d’exprimer une réflexion personnelle et à vos motivations.
À noter : pour la voie générale, si votre question concerne la spécialité « Langues, littératures et cultures étrangères et régionales », vous pouvez passer les deux premiers temps du Grand oral en langue vivante.
La composition du jury du Grand oral
Dans le jury, il y a 2 professeurs de matières différentes :
- un professeur d’une de vos spécialités (ou un professeur de la spécialité de votre série pour la voie technologique)
- un professeur de l’autre spécialité ou d’un des enseignements communs, ou un professeur-documentaliste.
Les épreuves anticipées de français au Baccalauréat général
Les épreuves anticipées écrite et orale de français du baccalauréat sont en ligne de mire de la classe de Première. L’année est consacrée à leur préparation. Des savoirs solides doivent être acquis, et la méthodologie des différents exercices maîtrisée.
L’écrit
À l’écrit, il s’agit d’être capable de rédiger en quatre heures un commentaire sur un texte littéraire, ou une dissertation à partir d’une œuvre travaillée en classe et un parcours associé. Dans les deux exercices, au choix, la clarté, la correction, la fluidité et l’élégance de l’écriture sont primordiales.
Le commentaire écrit
Pour ce qui est du commentaire, le texte est extrait d’une œuvre que le candidat ne connaît pas, a priori. On n’exige pas de lui qu’il ait des connaissances spécifiques sur celui-ci. Il doit en produire une analyse structurée, riche et approfondie en suivant une méthode rigoureuse.
L’introduction suit un ordre précis :
1) Entrée en matière. Une ou deux phrases générales sur le genre littéraire étudié (poésie, roman, théâtre, discours …) à relier impérativement avec le thème précis du texte étudié.
2) Selon ses connaissances, présentation de l’auteur et de son mouvement, ou moins son époque, ainsi que de l’extrait lui-même. Résumer le texte de la façon la plus synthétique possible : deux ou trois phrases, qui mettent en évidence sa structure.
3) Problématique, qui doit se trouver sous la forme « Ainsi, en quoi + question ». On peut aussi utiliser « Ainsi, dans quelle mesure … ? »
On peut aussi utiliser la forme indirecte : Nous montrerons …
4) Annonce du plan. Soit à l’aide d’une phrase par partie annoncée, soit en une seule phrase.
La rédaction des parties du développement suit aussi un certain ordre :
1) Une phrase sur la présentation de la partie, en lien avec la problématique. (pour les premières sous-parties des parties)
2) Une phrase sur la présentation de la sous-partie.
3) Ensuite : alterner (dans un ordre qui peut varier) citation courte (ou plusieurs mots, comme des champs lexicaux) et analyse de cette citation par un procédé littéraire ou grammatical, ou par une interprétation personnelle.
Chacune des citations doit être impérativement expliquée. Les deux premières phrases de chaque sous-partie sont essentielles pour suivre que l’examinateur puisse suivre le raisonnement. Celui-ci doit être articulé à l’aide de connecteurs logiques. Il ne faut pas constituer un catalogue de remarques, en particulier si le lien entre elles n’est pas évident.
La dissertation
Le sujet de dissertation porte sur une question littéraire en rapport avec une œuvre et un parcours associé à cette œuvre, étudiés en classe (voir programme ci-dessous). Le principe consiste à répondre à la question de façon approfondie, structurée, argumentée, nuancée, variée et illustrée par des exemples précis. Pour ce faire, la dissertation nécessite de maîtriser l’œuvre, son contexte, le thème du parcours et son groupement de textes. Sans ces prérequis, il est très difficile de composer une bonne dissertation.
L’enjeu principal de la dissertation est de traiter le sujet proposé, et non proposer un catalogue de savoirs sur le thème. Il est impératif de repérer les mots-clés du sujet et de les définir. On donne les sens principaux de ces termes, en les reliant les uns aux autres. Il suffit de faire preuve de bon sens, et d’une connaissance courante de la langue. Le recours aux synonymes et aux équivalents (parasynonymes) est souvent utile. L’analyse de ces mots-clés délimite le champ de la réflexion et cible le problème posé et ses enjeux, en levant les implicites.
Ce phénomène de définition et analyse des mots-clés n’est autre que la problématisation de la question. Après reformulations et clarifications du sujet, il s’agit ensuite de poser une question claire (ou plusieurs en cas de sujet très long, comme une citation) à laquelle le développement répondra. C’est la problématique.
Le plan, constitué de parties (deux ou trois), et de sous-parties (deux ou trois par partie), peut se présenter sous deux formes, exigées par la question posée :
- Si la question est fermée (réponse par oui ou par non), le plan doit alors être dialectique. Il confronte alors des hypothèses opposées (thèse et antithèse), qui ne doivent cependant pas se contredire : elles sont chacune valables en fonction de certaines conditions. On explore encore un troisième angle (la synthèse), qui découle souvent d’une compréhension plus précise d’un ou plusieurs termes du sujet. En résumé, la thèse développe les éléments qui vont dans le sens du sujet ; l’antithèse développe les éléments qui nuancent le sujet ; la synthèse résout l’opposition entre la thèse et l’antithèse en se focalisant sur une signification précise d’un ou plusieurs mots-clés.
- Si la question est ouverte (toutes les autres questions), le plan doit alors être analytique (ou thématique). On envisage alors la réponse selon deux ou trois grands axes qui ne s’opposent pas. Il faut procéder du plus simple et immédiat, vers le plus complexe et subtil.
La rédaction suit un raisonnement : les parties et sous-parties commencent par des idées directrices, illustrées ensuite par des arguments et des exemples. Ces derniers doivent être précis, en s’appuyant sur des passages des œuvres, et, dans l’idéal, des citations. Toute référence contextuelle est bienvenue et, dans certains cas, essentielle.
L’oral
L’oral évalue les capacités de lecture à haute voix et d’analyse structurée d’un texte étudié au cours de l’année en classe, parmi une liste de 24 textes (trois pour chacune des huit séquences).
La lecture est évaluée sur 2 points, le commentaire sur 8 points. Dans cette prise de parole continue et autonome, le candidat doit produire une analyse linéaire, en suivant l’ordre du texte. Il choisit une problématique et découpe le texte en plusieurs parties cohérentes. Ce découpage doit être justifié. Le cœur de son exposé est nourri d’interprétations, de procédés et de citations expliquées, en ne perdant jamais de vue la problématique.
Après l’exposé, une question de grammaire est posée sur un extrait du texte. Elle est évaluée sur 2 points. Les types de questions sont très variés : elles peuvent porter sur des occurrences partout dans le texte (« Relevez et décrivez les compléments du nom de tout le texte ») ou se focaliser sur une phrase ou proposition en particulier (« Quelles sont les classes et fonctions grammaticales des constituants de cette phrase ? »)
Enfin, un entretien porte sur une œuvre choisie par le candidat au cours de l’année. Il compte pour 8 points. Le travail sur le contenu est primordial pour une bonne performance à l’oral, ainsi que sur l’expression orale. Celle-ci doit être claire, élégante, sans verser dans le par-cœur. L’examinateur peut poser des questions de plus en plus pointues. Il faut faire preuve de souplesse et de réactivité.
Le programme officiel
Le détail du programme a une importance décisive pour la dissertation et l’épreuve orale.
- Le théâtre du XVIIe siècle au XXe siècle
Molière, Le Malade imaginaire / parcours : spectacle et comédie.
Marivaux, Les Fausses confidences / parcours : théâtre et stratagème.
Jean-Luc Lagarce, Juste la fin du monde / parcours : crise personnelle, crise familiale.
- La poésie du XIXe siècle au XXIe siècle
Victor Hugo, Les Contemplations, livres I à IV / parcours : les mémoires d’une âme.
Charles Baudelaire, Les Fleurs du Mal / parcours : alchimie poétique : la boue et l’or.
Guillaume Apollinaire, Alcools / parcours : modernité poétique ?
- La littérature d’idées du XVIe siècle au XVIIIe siècle
Montaigne, Essais, « Des Cannibales », I, 31 ; « Des Coches », III, 6 [translation en français moderne autorisée] / parcours : notre monde vient d’en trouver un autre.
Jean de La Fontaine, Fables (livres VII à XI) / parcours : imagination et pensée au XVIIe siècle.
Montesquieu, Lettres persanes / parcours : le regard éloigné.
- Le roman et le récit du Moyen Âge au XXIe siècle
Madame de Lafayette, La Princesse de Clèves / parcours : individu, morale et société.
Stendhal, Le Rouge et Noir / parcours : le personnage de roman, esthétiques et valeurs.
Marguerite Yourcenar : Mémoires d’Hadrien / parcours : soi-même comme un autre.