Que sont-ils devenus ? Théo Asknari-Moog, co fondateur de Cambusier
Interview de Théo Asknari-Moog, Diplômé de KEDGE BS en 2015 et co fondateur de l’entreprise Cambusier, qui fait des liqueurs !
1/ Pourquoi avoir choisi d’intégrer une école de commerce & particulièrement KEDGE BS ? Faisait-elle partie de vos premiers choix ?
C’est en IUT GEA que j’ai commencé à m’intéresser aux écoles de commerce et à la possibilité de passer mes concours car les admissions parallèles étaient de plus en plus plébiscitées. Pour moi, boursier, je n’y avais pas réellement pensé avant de creuser le sujet. J’ai ensuite compris que c’était la suite logique de ce que j’apprenais pendant mes deux premières années avec en plus plusieurs avantages comme : la vie associative, des stages de longue durée, le réseau et bien entendu une entrée sur le marché de l’emploi « facilitée ».
Concernant KEDGE BS (qui s’appelait encore Bordeaux Ecole de Management à l’époque) j’ai rapidement eu un coup de cœur ne serait-ce qu’en parcourant leur site et les spécialités qu’ils proposaient. Les oraux par la suite et les rencontres que j’y ai faites n’ont fait que valider ce choix du cœur. D’ailleurs, je suis arrivé 2 jours avant les oraux pour que ça puisse correspondre avec les dates du reste de mon tour de France. J’étais donc le premier admissible de l’année et ai pu passer pas mal de temps avec les étudiants avant les oraux ! J’ai ensuite eu l’opportunité de pouvoir intégrer l’école à l’issue de mes concours (malgré une dernière hésitation entre Reims, Grenoble et Bordeaux !), ce que je n’ai jamais regretté.
2/ Qu’avez-vous fait en école de commerce pour tirer le meilleur parti de cette formation ?
Ayant déjà vu la plupart des matières à l’IUT c’est surtout mon investissement dans la vie associative et la possibilité d’échanger avec des intervenants de très haut niveau qui m’ont beaucoup apporté. Je n’ai également pas hésité à contacter des Anciens dans des entreprises ou des secteurs qui m’attiraient pour avoir des retours d’expérience et commencer à comprendre ce que je voulais faire. On n’en parle pas assez mais le réseau d’une école est extrêmement important car il y a une solidarité énorme entre les anciens, un vrai esprit de « famille ».
Pour finir, la possibilité de faire des stages responsabilisants, sur des durées assez longues, a aussi été un gros plus pour commencer à accumuler de l’expérience et à me constituer un CV.
3/ Qu’avez-vous fait à votre sortie de KEDGE BS ?
Après un stage de césure de 1 an en Marketing chez Samsung, je suis parti en échange à Istanbul avant de finir ma scolarité sur un stage de fin d‘études puis intérim chez Kellogg’s. J’étais Chef de marques junior sur le périmètre enfants (Trésor, Miel Pops, Coco Pops…) avec un Sénior. A l’issue de ces expériences j’ai eu l’opportunité de commencer en CDI directement en tant qu’Acheteur national en Grande Distribution chez E.Leclerc, considérée comme l’une des meilleures formations en achats. J’étais notamment responsable de la catégorie Chocolats Saisonniers (Noël & Pâques) pour plus de 630 points de vente partout en France et étais donc chargé de négocier des accords commerciaux avec Nestlé, Ferrero, Lindt, Mars etc.
Fort de cette expérience exceptionnelle je suis reparti dans l’industrie agroalimentaire chez Savencia en tant que Category Manager pour les marques Cœur de Lion, Le Rustique et RichesMonts. J’étais donc l’interlocuteur d’E.Leclerc, Intermarché, Groupe Casino et Auchan. Cette expérience a été également très enrichissante et complémentaire à la première car j’avais désormais une vision complète de l’acheteur et du vendeur.
4/ Pouvez-vous nous parler un peu plus de « Cambusier » ? Comment décririez-vous cette expérience entrepreneuriale ?
C’est en 2010, en voyant le succès du fameux cocktail orangé, le Spritz, dans notre ville natale de Nancy que nous avons décidé, avec Martin, un ami, de réfléchir à la manière de créer nous aussi un cocktail iconique… lorrain. Nous avons alors passé énormément de temps à nous renseigner sur notre terroir local et notamment sur la célèbre liqueur de Mirabelle qui, malheureusement, avait une image assez ringarde. Les gens ne savaient plus comment la consommer et en dehors de notre région, c’était un produit méconnu et compliqué à trouver. Ce constat était alors malheureusement partagé pour toutes les autres liqueurs régionales de France et une partie du patrimoine français disparaissait peu à peu.
L’idée de Cambusier était née !
Cambusier remet au goût du jour les liqueurs emblématiques de France en travaillant avec les meilleurs artisans liquoristes dans chaque région. Nous avons actuellement une gamme de 13 produits, dont nous avons créé les recettes, pour les 13 régions de France qui sont 100% français, 100% artisanaux et avec des matières premières uniquement issues de circuits courts. Outre nos liqueurs, nous avons également retravaillé tous les instants de consommation en surfant sur la vague des cocktails/ apéritifs pour les faire redécouvrir aux consommateurs.
En moins de 3 ans, avec notre équipe, nous travaillons désormais avec plus de 400 clients à travers la France dont certains très prestigieux comme Intercontinental Group, Mariott, Hyatt, Galeries Lafayette, Printemps, Lagardère Travel Retail, Air France etc.
Cette expérience entrepreneuriale est incroyable, que ce soit au niveau de l’enrichissement personnel ou professionnel ou humain. Se dire que l’on part d’une idée échangée lors d’une simple discussion à une vraie entreprise avec de vrais produits, de vrais clients, une équipe derrière, est un sentiment indescriptible. Bien entendu, l’entrepreneuriat est aussi connu pour apporter son lot de montagnes russes en termes de sentiments, l’euphorie pouvant laisser place au stress parfois plusieurs fois dans la même journée mais le jeu en vaut vraiment la chandelle.
5/ Quelles qualités faut-il selon vous pour être un bon entrepreneur ?
Selon moi, un bon entrepreneur est avant tout quelqu’un de profondément curieux et qui a soif d’apprendre au quotidien. Aucune journée ne se ressemble et l’agenda est très mouvant, il faut donc être capable de s’adapter vite, de prendre du recul mais aussi de savoir prendre parfois la moins mauvaise décision. Je pense aussi que même si la plupart des entrepreneurs a quelques traits de caractère en commun, la richesse de cet écosystème (global et pas que « startup ») est surtout due aux parcours, compétences, personnalités hétéroclites qui le compose. Chacun a ses forces et ses faiblesses mais tout le monde essaye d’être le meilleur possible dans ce qu’il/elle fait.
6/ Quelles sont les perspectives de développement pour Cambusier à l’horizon 2025 ?
L’entrepreneuriat m’a appris qu’avoir une vision à long terme est importante mais le court terme (voire l’ultra court terme) prend souvent rapidement le dessus. Nous espérons à nouveau lever des fonds rapidement pour soutenir notre développement et nos ambitions. En effet, le secteur des Vins & Spiritueux est dominé par des grands groupes qui commencent à s’inquiéter de nous voir pénétrer fortement leurs marchés et même si nous avons désormais une forte crédibilité auprès des professionnels, nous sommes loin d’avoir leurs moyens.
A moyen terme, nous souhaitons continuer à nous développer en France notamment dans certaines régions à fort potentiel mais aussi attaquer des places fortes en termes de consommation de cocktails comme Berlin ou Londres.
7/ Avez-vous un conseil à donner aux étudiants PGE-PGO qui s’apprêtent à passer les concours et qui souhaitent se lancer dans l’entreprenariat ?
Premièrement, concentrez-vous déjà sur vos concours ! Lorsque que vous serez dans votre école rêvée, commencez à réfléchir à l’entrepreneuriat si cela vous intéresse. Blague à part, je conseille à chacun(e) d’accumuler des expériences professionnelles en tant que salarié(e) avant de se lancer dans la création d’une entreprise. En effet, même si en ce moment c’est « cool » de lancer sa boîte, la réalité est toute autre et demande énormément de rigueur, de résistance au stress et une base solide de compétences. L’important selon moi, est vraiment d’y aller étape par étape et savoir si on veut vraiment passer le cap.
8/ D’ailleurs… pouvez-vous nous rappeler en quelle année avez-vous suivi la préparation aux concours des écoles de commerce PGE PGO ?
J’ai passé les concours Tremplin 1 et Passerelle 1 en 2011.
9/ Pourquoi avoir choisi de suivre une préparation ? Quelle formation suiviez-vous à l’époque ?
Tout simplement car la première fois que j’ai passé les concours… je les ai loupés. J’ai alors réalisé que pour les réussir, il fallait vraiment avoir de la discipline mais aussi savoir quoi travailler et comment aborder les épreuves (notamment la fameuse synthèse). Même si je n’ai fait que la formation aux oraux, j’ai beaucoup apprécié d’avoir accès à l’intranet de PGE-PGO qui m’a aidé tout au long de l’année à me former sur les écrits, en parallèle de mon travail personnel. Les précieux conseils de l’équipe m’ont ensuite permis de faire la différence au moment redouté des oraux et d’être admis dans toutes les écoles que j’avais passées. Je suis passé de non-admissible à major à ICN à 7ème à Reims et admis dans toutes les écoles présentées (dont GEM et Bordeaux).
10/ Quel souvenir gardez-vous de PGE PGO ?
J’ai d’excellents souvenirs de cette époque où se mélait la crainte des concours et en même temps l’euphorie de se préparer tous ensemble pour être les meilleurs. J’avais aussi été très agréablement surpris par l’absence de compétition malsaine entre les étudiants et par les cours de haut niveau qui me servent encore aujourd’hui quand je dois me présenter à l’oral !
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